Il y avait, dans toutes les maisons de Lozère dans lesquelles j’ai grandi, un atelier ; ce lieu où l’on bricole les villes de nos Playmobil, les avions de nos vallées, les tremplins de nos vélos avec des bouts de bois et des machines.

Né en 1976 d’une mère architecte et d’un père écrivain, paysan, éducateur et Bricoleur, j’ai fait mes études à l’école nationale des beaux arts de Lyon puis de Paris.

J’ai peint de nombreuses années, avant d’éprouver le besoin de sortir de l’atelier pour arpenter villes et campagnes, pour vivre les gens et leur environnement. Je cherchais toujours, quelque soit le médium, à situer l’homme dans un espace. Grâce à la photographie j’ai trouvé une pratique du lieu à l’échelle de mes pas.

Aux beaux arts de Paris la rencontre avec Vincent Barré (sculpteur et professeur) fut décisive : il a invité un groupe d’étudiants de différents horizons à travailler sur le territoire de la commune d’Amilly : en résidence et en immersion. Cette méthode de travail se révéla être pour moi une évidence. J’ai poursuivis ce principe, où d’un travail sur un territoire découle une exposition in situ. Amilly, le Louvre, le Vallon du Villaret, Langlade, la cité de Fontanille furent autant de sujets et de prétextes pour nourrir un travail et une réflexion sur la notion d’habiter.

Photographie

Mon travail photographique s’est donc développé autour des notions de territoire et d’habitat. Habiter ou rendre habitable était au centre de mes recherches. Par la mise en scène j’ai questionné la place de l’homme dans un espace. Ce travail a donné lieu à plusieurs expositions in situ personnelles et collectives entre 2003 et 2011.

La photographie fut transitive, elle m’a menée à la sculpture en retardant sa mise en forme et en l’alimentant en amont par la pratique du terrain.

Sculpture

La sculpture est comme un réceptacle de mes expériences de terrain. Une série s’ouvre sur des rituels du quotidien avec le feu, l’eau, la marche, la table … comme éléments de réflexion.

En parallèle j’ai entrepris un autre travail, une série de cartographie de scène de genre sur bois debout en grand format. Le premier de ces relevés de trace à échelle 1 est une réinterprétation d’un tableau de Gustave Courbet « Bonjour M. Courbet » ou « La Rencontre » de 1854. Un autre, en cours, s’inspire d’une gravure de Hokusai, elle même réinterprétée par jeff wall «  A sudden gust of wind ».

Mobilier destiné

Depuis 2003 je dessine et fabrique du mobilier.

J’ai appris le métier du bois et du métal sur le tas, me plaisant à jouer avec les matériaux pour construire une table, un bar, une bibliothèques résonnant à un lieu donné. Les questions posées par l’aménagement d’intérieur faisant écho à celles de ma démarche artistique, c’est tout naturellement que j’ai approché le mobilier. Le lieu de vie s’est présenté comme un espace où je pouvais partager mes diverses expériences.